A rose by any other name…

Où Mucius, sous un titre shakespearien, disserte sur le bon usage de l’onomastique et de la toponymie dans un univers de jeu de rôles.

Quel est votre prénom ? Le changeriez-vous ? Le mien est atroce… mais j’estime qu’il est trop tard pour en changer. Je suis content de pouvoir prendre un pseudonyme sur la toile, et particulièrement heureux d’avoir trouvé celui de Mucius. J’espère que je ne choque personne en révélant que ça n’est pas mon vrai nom ! Mais passons. Mucius est un nom qui évoque, de par sa désinence, la sublime Rome et les premiers jours héroïques de sa République, car c’est le nom d’un de ses héros.

Soit, il évoque aussi la morve pour les dyslexiques et les incultes… mais je ne prends mes lecteurs ni pour les uns, ni pour les autres.

A la vérité, c’est un pseudonyme choisi (bien ou mal) comme chacun des noms des personnages que j’ai joué, et ceux de tous mes PNJ (à l’exception de ceux déterminés aléatoirement, et encore, la sélection est guidée). Le choix d’un nom pour un lieu ou un personnage, voire un objet mythique, ça ne se fait pas à la légère. MJ, joueur, n’oubliez pas que les autres à la table de jeu n’ont que vos mots pour imaginer ce que vous décrivez; le nom en revêt donc une importance cruciale…

Il résume souvent la chose, et, dans de nombreux systèmes de pensée magique, donne un pouvoir sur celle-ci. Nul ne me contredira… Surtout pas ceux dont l’enfance a été gâchée à cause d’un nom de famille qui se prête à un jeu de mots débile.

Mais que choisir ? Les recueils de prénoms à destination des futurs parents, les annuaires, les générateurs de noms plus ou moins fantastiques en ligne (certains sont assez sophistiqués et peuvent, selon les filtres sélectionnés, proposer des quantités de noms appropriés avec les consonances choisies), les nombreux sites proposant des “mots du jour” inusités, inconnus, vieillis ou en langue étrangère, les noms de médicaments ou d’ingrédients obscurs… Tout cela peut vous aider.

Les atlas sont aussi une source intéressante. La mode du héros solitaire qui porte un nom de lieu réel, souvent contemporain, ne date pas d’hier : Spider Jerusalem, Harry Dresden, John Constantine, Jack London… Ah, merde, lui c’est un vrai !

Vous voilà pourvu d’une pléthore d’informations, mais comment bien les utiliser ?

Portons aux noms de personnes une attention particulière. Vous pouvez vous en servir pour donner des informations aux joueurs… Un peu, beaucoup ou pas du tout, à votre choix. Il est important de comprendre, lorsque vous imaginez une culture au sein de votre monde fantastique, sur quels critères se basent les noms, noms de famille, prénoms, surnoms… Dans nos sociétés, nous avons des prénoms et des noms de famille, mais c’est loin d’être toujours vrai.

Dans certaines cultures, les gens n’ont qu’un prénom, les noms de famille étant réservés à la noblesse ou aux personnages importants. Le nom de quelqu’un se réfère parfois à son métier, à sa région d’origine, à un fait marquant lors de sa conception, à ses ancêtres, à sa classe sociale… Les individus d’une société peuvent se nommer eux-mêmes, ou adopter un surnom… Enfin, les membres d’un groupe peuvent adopter le même nom de famille pour se distinguer (comme “Singh”, pour tous les Sikhs).

Des noms ou surnoms comme “Vivelame” se réfèrent à un attribut célèbre de l’individu ou d’un de ses ancêtres, alors que la famille “Chaumier” répare les toits de père en fils… La famille noble “Du Bellay” est naturellement originaire de ladite région, et le nom “De La Mothe” fait référence à un type de château… Les gens qui s’appelaient “Cornelius”, à l’époque romaine, étaient les descendants d’esclaves affranchis… et les noms des indiens d’Amérique sont imagés à souhait.

Je ne vous dis pas ça que par souci de réalisme… Un prénom peut aider à faire vivre votre univers de campagne.

Imaginez que vos héros soient à la recherche de la légendaire “Couronne de Bran”. Au détour d’une de leurs aventures, ils rencontrent un PNJ nommé Bran. Intrigués (à supposer qu’ils suivent, hein…), ils engagent la conversation, et apprennent que ses parents l’ont appelé ainsi “en l’honneur du roi légendaire qui libéra la contrée il y a des siècles”… Voici une occasion de leur raconter l’histoire de ce roi, de les faire interagir avec un PNJ, et de leur dire qu’ils sont dans la bonne région.

Bien sûr, ce n’est qu’un exemple… Les patronymes des PNJ peuvent donner des informations sur des professions disparues (imaginez quelqu’un qui a pour nom de famille “Artificier” ou “Artyfyc” dans un univers médiéval…), les origines d’une société (noms à consonance rurale dans une société à présent urbaine…) ou ses valeurs (des noms du genre “Rougehache” indiquent une culture guerrière, mais le message est bien différent si les filles s’appellent toutes “Mercy” ou “Purity”).

Les gens sont parfois nommés d’après leur région d’origine, ou portent comme surnom une référence à leur village lorsqu’ils émigrent (comme Don Corleone dans Le Parrain)… Une conversation sur les légendes de sa région avec un tel PNJ donnera aux joueurs l’envie d’explorer, ou même une piste quant à leur quête en cours. C’est bien mieux, à mon avis, que de leur délivrer l’information en leur lisant un résumé : Les joueurs sont notoirement peu réceptifs aux monologues des MJ.

De leur vivant, la célébrité du nom des PJ peut amener d’autres scénarios surprenants : Certains tenteront de se faire passer pour eux, voire d’utiliser leur nom avec des intentions malhonnêtes… “Oui, messieurs, cet élixir miraculeux a été béni par Arnulf le Saint, paladin qui nous a sauvé du sinistre nécromant l’été dernier… Six piastres seulement !”. Voilà une façon originale de marquer l’impact des joueurs sur le monde de campagne !

Et, pourquoi pas, si vos PJ deviennent de vrais héros, les gens donneront leurs noms à leurs enfants… Ou à leur chien, s’ils ne les aiment pas.

Le nom des méchants dans votre campagne est particulièrement important. D’abord, vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir un méchant au nom ridicule ou trop connoté… Sinon, dites adieu au méchant que les joueurs prennent au sérieux, adieu au nom qui impose la peur. Enfin… Vous faites ce que vous voulez. Après tout, se venger d’un nom ridicule, comme compenser sa petite taille, peut tout à fait faire partie des motivations d’un bon méchant… Mais il faut que ça soit ce que vous voulez.

Lors d’une partie, il y a peu, notre MJ nous a surpris avec le nom de son méchant… “Zarazaouane”, prince démoniaque. Dommage pour lui, nous l’avons prononcé avec l’accent pied-noir… Je pense que je ne pourrai jamais y penser sans sourire. Nous étions supposé voler son torque (“et la Rolex ?” avait lancé un joueur)… La tension était complètement brisée, et c’est bien dommage… Quoique, on s’est bien marré ! Se moquer du nom d’un méchant serait-elle l’une des prérogatives des héros ?

Bien sûr, il peut être utile de donner un nom humoristique à certains PNJ ou lieux pour détendre l’atmosphère, et souligner leur caractère comique… Mais attention, ne laissez pas le porteur d’un tel nom accaparer trop de scènes si vous ne voulez pas que votre scénario tombe dans le ridicule ! Enfin, si c’est ce que vous voulez, pourquoi pas. Mon père était notoirement connu pour truffer ses campagnes de D&D des pires calembours qui soient. C’était la marque de fabrique de son univers de campagne…

Un bon moyen d’introduire un personnage crucial est de glisser son nom longtemps avant la rencontre. Les PJ peuvent entendre son nom dans une conversation (“Oh, tu as appris ? Zulikum l’Archimage est en ville”… “Vous croyez m’avoir vaincu ? Ha ha ! Zulikum me vengera !”), par des rumeurs ou des légendes urbaines, le lire dans les médias (s’il y en a) ou l’entendre dans les proclamations, sur des avis de recherches, sur la plaque d’une bâtisse où mène la piste d’un de leurs ennemis…

Enfin, imaginez tout simplement que le méchant de l’histoire est l’homonyme parfait de l’un des PJ… Est-il de la même famille ? Est-ce un double maléfique ? Est-ce une pure coïncidence ? Un milliers de scénarios se profilent… C’est à vous de décider !

Pour un groupe de PNJ importants tel une société secrète, chaque membre pourrait utiliser un numéro… Ou un nom d’emprunt thématique. Dans le film Dark City, les méchants aliens adoptent des noms d’objets usuels. Quentin Tarantino est fan de ce genre de chose. Dans Reservoir Dogs, les personnages principaux ont tous des pseudonymes de couleur (Monsieur Noir, Monsieur Rose…) et dans Kill Bill, les tueuses ont des noms de serpents (Black Mamba, Copperhead…).

Imaginez une mystérieuse conspiration de gens masqués dont tous les membres ont des noms d’os… Les PJ savent qu’ils complotent contre la couronne, mais, du fait de leur nom, auraient-ils des méthodes nécromantiques ? En tout cas, la prochaine fois qu’ils entendront parler d’un groupe de mercenaire qui accomplit une mission pour un certain “Clavicula”, ça les intéressera sûrement. A vous de voir si c’est lié, ou si c’est juste une fausse piste et que l’employeur a vraiment ce nom là…

Dans la série Le Saint, le héros adopte diverses identités et les nomme en fonction du saint catholique le plus approprié. Imaginez que l’un des adversaires des PJ adopte une habitude similaire, mais avec un autre thème… Les anagrammes de son propre nom, ou de celui de son idole, ou du nom de la personne qu’il cherche à venger… Dans un scénario contemporain, il peut s’agir de noms de célébrités (assassins, figures historiques, chanteurs…).

Les pseudonymes qu’utilise Dexter, dans la série du même nom, sont ceux de tueurs en série fictifs…

Les noms de clubs et de sociétés sont souvent imagés, et choisis par ledit groupe pour être descriptifs de leur activité, pour rappeler leurs origines, ou pour en imposer… Généralement, ils sont une référence que ne comprendront pas les “profanes”. Le nom “Francs-Maçons”, c’est une référence obscure aux origines de cette société… La “Compagnie Noire”, c’est un nom simple mais qui en impose pour les mercenaires des romans de Glenn Cook.

On le voit, les noms servent aussi à provoquer des associations d’idées spécifiques chez le joueur (et chez les habitants du monde de campagne). Vous n’êtes pas obligé d’être subtil… Parfois, un nom qui attire l’attention vaut toutes les accroches. Lorsqu’un PNJ porte un surnom intéressant, comme “L’Invaincu” ou “Le Diabolique”, les PJ se demanderont d’où cela peut bien provenir… Et si la personne mérite bel et bien son surnom.

Cela marche aussi pour les noms de lieux, bien entendu : le “Val Joli” dégage une autre atmosphère que le “Val Sans Retour” même si ces noms peuvent désigner le même lieu, et la “Cité des Morts” est bien moins accueillante que la “Cité des Trésors Perdus”, quand bien même les deux contiennent à la fois monstres et trésors en quantité égale… En plus, pour donner à tout ça un air exotique, vous pouvez traduire dans une autre langue (même fictive, comme l’elfique, si vous voulez).

Parce que les noms, c ‘est très utile quand vous avez décidé qu’une culture de votre monde de campagne reflète une culture, issue du monde réel ou non. Pour pouvoir improviser des noms à la volée, faites-vous des listes des noms “culturels”…

Si vous comptez faire un personnage du genre “guerrier du désert” et qu’il existe une culture de nomades de ce genre dans votre monde de campagne, donnez-lui un nom à consonance bédouine, kabyle ou arabe… Et faites de même avec tous ses petits copains. L’association d’idées se fera d’elle-même dans la tête des joueurs et cela ne donnera que plus de couleur au personnage et à votre description. Et qui prendrait au sérieux “Marcel, terreur des sables d’or, et ses joyeux lurons” ?

Traduisez les patronymes et toponymes qui ont un sens dans une langue étrangère pour brouiller les pistes… Vous leur donnerez un air de mystère. Manque de subtilité ? Ne croyez pas que les grands auteurs ne recourent pas à ce genre de stratagème, la traduction des noms est même un élément crucial de l’intrigue d’une des plus grandes enquêtes d’Hercule Poirot, par Agatha Christie, Meurtre au Soleil ! Je ne vais pas vous gâcher la fin en vous disant comment…

Qui plus est, si vous traduisez les noms de nombreux PNJ et lieux dans la même langue étrangère (s’ils sont originaires du même pays), cela donnera un aspect plus solide à votre monde. Créez-vous de petites règles, comme “la plupart des noms elfes se terminent en -iel” ou “les noms de cet empire ont des consonances latines”… Etablissez que tous les noms de tel pays sont germaniques, que tous les noms de tel autre sont à consonance française, anglaise, hispanique, orientale…

Les langues étrangères sont une source inépuisable de noms intéressants… et surtout réalistes, qui ne choquent pas.

Tant qu’à faire, renseignez-vous un peu sur les règles de prononciation et de grammaire de chaque langue… Oh, rien de bien méchant. Juste assez pour savoir que, dans les langues nordiques, le nom de famille ne survit pas : ils se font appeler, par exemple, “fils d’Eric” (Ericsson) ou “fille d’Eric” (Ericsdottir) s’ils ont pour père quelqu’un qui se prénomme Eric… Ou que, en arabe, c’est “Ibn” qui signifie “fils de”, mais qu’il n’est pas toujours employé… Et ainsi de suite.

Les dictionnaires en ligne foisonnent, et vous pouvez acheter des atlas et lexiques d’occasion pour des sommes ridiculement basses. Attention ! Lorsque vous inventez ces noms, faites-le de manière cohérente… Les lieux d’une même contrée, d’une même culture, des endroits où l’on parle la même langue, auront des noms suivant les mêmes règles. Il en va de même pour les noms des personnes, et ils ont souvent les mêmes consonances que les lieux d’où ils viennent.

Vous pouvez utiliser cela à votre avantage : donner à l’un de vos PNJ un nom à consonance que vos joueurs ont déjà entendu auparavant, et vous donnez une information supplémentaire quant à ses origines… Cela peut être un indice important, ou, plus simplement, faire que les PJ sauront à qui s’adresser pour des renseignements sur le pays d’origine du PNJ en question. Que utilisiez cela comme élément de votre histoire ou pas, votre jeu en sera de toutes les manières plus immersif !

Vous en savez déjà assez… Mais laissez-moi encore vous éviter quelques écueils :

Tout d’abord, si vous êtes dans un monde fantastique, seules les consonances réalistes sont permises… évitez les noms réels, les noms connus. Les “images d’Epinal” de ce lieu se superposeront à celles que vous cherchez réellement à provoquer chez le joueur. Un patronyme ou un toponyme trop “réel” brisera de toutes les manières le côté fantastique… “Bilbo le mécanicien” et le “Château d’Aragorn Jones” sont peut-être très comiques, mais ça ne va pas dans un scénario sérieux.

J’ai récemment eu lecture d’un univers médiéval fantastique écrit par un ami (et ses amis), et la capitale d’une région désertique et commerçante d’un empire arabisant s’appelle… Las Vegas. Dans le même univers, une ville appelée “Tokyo” est la capitale d’un royaume d’inspiration orientale, très peuplé. A chaque fois, l’association se fait avec l’idée voulue… Mais aussi avec des voitures, des immeubles, le monde d’aujourd’hui, et ainsi de suite… Et ça, c’est de trop, sans vouloir le vexer…

Comme le dit Ed Greenwood, créateur des Royaumes Oubliés, à propos de ce que certains ont fait de sa création : “Je crois que c’était une faute de goût de la part de TSR [ancienne maison d'édition de D&D, NDT] d’y mettre deux (pays) trop analogues au monde réel, Maztica et l’Orient; parce que ça enlève aux gens le fait de savoir qu’ils jouent dans un univers qui est de toute évidence fantastique (…), parce que ça les replonge dans notre Histoire. C’est trop proche.”

Il poursuit, dans la même Interview : “De la même manière, j’ai pensé que certains noms étaient une erreur. Par exemple, je ne voulais pas d’un étalon nommé Avalon dans les Royaumes, parce que ça vous éloigne l’esprit des Royaumes !

De même, évitez l’excès de zèle… Les noms imprononçables sont fort exotiques et à la mode, mais n’oubliez pas qu’ils doivent être représentatifs d’une culture entière pour être crédibles. Est-ce qu’une culture entière va risquer un claquage à la langue rien que parce que cinq consonnes d’affilées, c’est cool sur la feuille de perso ? Songez que vous allez devoir le prononcer vous-même, le nom en question ! Et puis, n’est pas Lovecraft qui veut.

Même quand le nom est prononçable, il n’est parfois pas très heureux. Comparez deux noms de vieux personnages des premiers jours de D&D, joués par les co-créateurs du jeu eux-mêmes quand ils étaient jeunes : “Emirikol le Chaotique”, et “Mordenkainen”. Emirikol, assemblage de lettres au hasard avec un “k” et un surnom pour faire “genre”, est mentionné une fois. Mordenkainen, inspiré par le sorcier mythique finlandais Vainamoinen et la racine latine “Mors”, est connu de tous.

Pour ce qui est de l’équilibre des noms, laissez-vous guider par les mots réels… Servez-vous des associations d’idées dont nous avons parlé. Jouez sur la mélodie du mot, l’assonance et l’allitération… Evitez l’abus de lettres inusitées et de diphtongues inutiles. Dans “Lex Luthor”, il n’y a qu’un “x”, les voyelles sont variées et équilibrées, il y a une allitération sans abus, et son nom (qui est en fait un diminutif, mais ça “sonne mieux”) est en accord avec sa culture et son caractère brusque !

Même avec un nom de fantaisie, faites vraisemblable. Imaginez que vous nommez votre enfant… Votre personnage a des parents, faites comme eux. Choisir un nom pour un personnage, c’est aussi une affaire d’instinct, d’oreille…

Les langues ont leur propre mélodie, sans laquelle il n’y aurait pas de poésie possible. Les noms ont leur musique. Il y a des noms simplement harmonieux (Jeanne), des noms vieillots (Léontine), des noms altiers (Elizabeth), des noms rudes (Svanahilde), voire des noms moches (Crottetrude)… Si votre nom coule bien, tout le monde à la table vous remerciera. Faites-moi confiance, les gens le retiendront tout autant que s’il écorche les oreilles, mais sans gémir intérieurement.

Alors, et alors seulement, on se souviendra de votre personnage pour lui-même… Parce que son nom s’associera à ses actes sans les éclipser !

  1. Il y a aussi la possibilité d’utiliser des noms inversés, pour envoyer une nouvelle information au joueur, leur rappelant plus ou moins subtilement un personnage réel ou de leur univers de campagne. L’inversion du nom peut s’accompagner d’une inversion des traits caractérisants la personne. J’ai par exemple en GN croisé Sunev, une elfe noire belle mais glaciale et cruelle.

    • Oui… Toutes sortes de clins d’oeil et de références sont possibles vers d’autres univers et/ou le monde réel, mais il faut faire attention à ne pas donner dans la caricature !
      Sunec est un exemple de référence subtile… Les anagrammes sont comme les jeux de consonances avec des noms réels, ils renvoient à quelque chose de connu sans exactement cataloguer le personnage.
      Les grands auteurs (comme les autres) n’hésitent pas à recourir à ce genre de stratagème !

  2. Tiens, d’ailleurs, j’ai eu à trouver quelques noms pour un même personnage il y a quelques jours…

    Je jouais un loup-garou dans un des jeux du Monde des Ténèbres, pour un scénario court d’une seule séance.
    Le personnage est un genre de barde du clan celtique des “Fiannas”, donc pas quelqu’un de foncièrement tragique, et il est roux. je le voulais un peu “décalé” dans la vie moderne, donc je l’ai créé “lupus”, c’est à dire qu’il s’agit d’un loup qui peut se transformer en humain, et pas l’inverse.

    Il fallait lui trouver son nom de loup… Je voulais un nom un peu drôle, qui reflète une activité bien canine, alors je l’ai appelé “Suit-la-voiture”… Du coup, j’ai imaginé qu’il était fasciné par la vie moderne et la civilisation, et que, même chiot, plus intelligent et curieux que ses congénères, il suivait les voitures.

    Il lui a fallu choisir un nom d’humain, alors j’ai imaginé qu’il avait prix le nom de la rue dans laquelle on lui avait demandé son nom en premier… En l’occurrence “Président Wilson”.

    Ensuite, ses aînés lui ont donné un nom de “garou”. C’est un nom qu’il n’a pas choisi, et qui a dû être assez descriptif. C’est quelqu’un de très énervant, c’est le premier loup garou d’origine “lupine” plutôt qu’humaine depuis longtemps dans sa région, et il a pour trait distinctif qu’il est roux. Un loup roux, c’est rare.
    Donc son nom de garou, c’est “rouquemoute”.

    Voilà… Trois noms drôles, sympathiques, évocateurs, et qui retracent l’histoire du personnage.

  3. Zarazaouane vaincra ! :twisted:

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