Où Trajan prépare un débat sur l’utilisation de l’alignement par le MJ et par le joueur, en posant d’abord une brève définition à l’usage des joueurs novices.
Aujourd’hui je vais commencer une petite série d’articles sur l’alignement des personnages.
Rappelons d’abord ce que c’est :
L’alignement est la représentation simplifiée du code moral du personnage, il s’agit de savoir où le personnage se place dans son rapport au “bien” (Bon, Neutre ou Mauvais) et dans son rapport à l’ “ordre” (Loyal, Neutre ou Chaotique). Ce qui donne donc 9 possibilités distinctes, résumées ici sous forme de tableau :
Je tiens juste à ce que tout le monde puisse comprendre de quoi je parle dans les articles suivants, c’est pourquoi je fais un bref retour sur les bases, simpliste, qui vous fera probablement vous poser des questions, que j’essaierai de traiter dans les articles suivants.
Comment se décide un alignement ?
Il vous faut choisir comment votre personnage se situe par rapport à la notion de Bien. Cette notion est assez évidente, tant qu’on ne rentre pas dans les détails, chacun a une notion plus ou moins personnelle de ce qu’est un homme bon.
Il faut également savoir où votre personne se situe dans son rapport à l’Ordre, et cela est un petit peu plus complexe, suffisamment pour y passer quelques minutes : le rapport à l’Ordre est ce qui va influencer votre personnage dans les moyens qu’il sera prêt à employer lorsqu’il sera confronté à une crise. Votre personnage va-t-il respecter la loi ? Va-t-il au contraire considérer que les lois des hommes sont corrompues, qu’il n’a “Ni Dieu Ni Maître”, que la société fait ressortir ce qu’il y a de pire en l’Homme ? Ou alors, la voie du juste milieu, se plie-t-il à la loi sans conviction, sans volonté de la faire respecter autour de lui ? Respectivement, ces 3 attitudes correspondent à Loyal, Chaotique et Neutre.
L’alignement a-t-il un intérêt en terme de règles ?
Oui, l’alignement va conditionner votre accès à certains pouvoirs et certaines classes. Le paladin est par définition obligé d’adhérer à un code d’honneur et de servir son culte, et donc d’être Loyal. Les règles de Donjons & Dragons considèrent également qu’il est obligé d’être Bon, car il manipule les énergies positives.
Le barbare quant à lui ne serait pas un vrai barbare s’il se mettait à croire aux bénéfices de la civilisation, que la Nature ne forge pas mieux les hommes que n’importe quelle école, que protéger le faible fait partie de son devoir en tant que fort (il se peut cependant qu’il le fasse parce qu’il pense que ça le rend meilleur, à ses propres yeux ou à ceux de ses Dieux). Bref, il existe des contraintes.
Voici maintenant quelques brefs exemples d’archétypes en fonction de l’alignement (et entre parenthèses l’abréviation) :
Loyal Bon (LB) : Protecteur de la veuve et de l’orphelin, honorable, généreux, rechignera tuer ses adversaires, refusera de tuer un homme qui se rend ou désarmé, bref, le Preux Chevalier des légendes, que le mythe a poli et embelli.
Neutre Bon (NB) : Aussi aimable et devoué que le Preux Chevalier, l’Homme Bon n’a aucune raison qui le force à agir ainsi (alors qu’un chevalier peut devoir obéir à ses commandements), et il rejette les contraintes d’un code d’honneur ou d’une obéissance à un supérieur ou à une organisation.
Chaotique Bon (CB) : Le Robin (du nom de Robin des Bois, meilleur exemple à mes yeux du Chaotique Bon) a des idéaux ou des méthodes qui sont en contradiction avec l’ordre établi. Ce qui oppose le Preux Chevalier et le Robin est la même chose qui oppose la Légalité et la Justice : rien en théorie, beaucoup de choses en pratique.
Loyal Neutre (LN) : Le Juge se pose en garant de l’Équilibre. Il a une volonté de faire respecter la Loi, non pas pour aider les victimes ni punir les coupables, mais plutôt parce que selon lui la civilisation ne peut tenir sans une base aussi stable que la Loi. Notez qu’il peut très bien se tromper sur la stabilité de la Loi et surtout de la probité de ceux qui la font régner.
Neutre Strict, ou Neutre Neutre (NN) : Comment caractériser celui qui n’a aucun trait de caractère particulier ? On ne peut le définir que par ce qu’il n’est pas, ce en quoi il ne croit pas… Il peut avoir mille raisons de n’adhérer à aucune valeur précise, de s’investir dans aucun combat…
Chaotique Neutre (CN) : Le Rebelle, digne opposé du Juge, ne trouve aucun intérêt à l’Équilibre. Il en profitera très certainement pour exploiter les autres pour son propre profit. Il se peut même qu’il soit prit d’une aversion particulière pour la civilisation, mais il ne nuira pas outre mesure à une institution dont des gens dépendent pour vivre.
Loyal Mauvais (LM) : Le pire de tous, le Chevalier Noir est suffisamment intelligent et organisé pour reconnaître l’utilité d’une civilisation, et suffisamment amoral pour écarter toute idée de protection des faibles et innocents. Les Chevaliers Noirs vont du tyran utilitariste au tortionnaire, en passant par les bras droits du grand méchant, ce qui lui vaut cette appellation.
Neutre Mauvais (NM) : Le Sociopathe fait le mal pour le mal, sans raison particulière, à part de temps en temps quand cela sert également ses objectifs. Il a conscience du mal qu’il fait autour de lui, et choisit de le faire délibérément, sans cause supérieure ni instinct destructeur. Une chance encore que ce manque de motivation en fasse une personne moins dévoué à la nuisance.
Chaotique Mauvais (CM) : Le Destructeur, le Psychopathe, le Démon… Tous ces petits noms sympathiques qui rendent bien compte du fait qu’il est imprévisible, motivé par des instincts et des pulsions qui ne sont raisonnées par aucune barrière morale ou obligation. Il est la mort qui frappe au détour d’un coin de rue, il est le feu qui brûle sans distinction. Une précision cependant, il se peut aussi qu’il ai choisi d’embrasser la cause de la destruction de la civilisation dans tout ce qu’elle a de positif : cela dénote un processus de pensée qui le distingue du psychopathe traditionnel.
Ces définitions sont évidemment un point de vue personnel, plus ou moins basé sur ce que dit le livre de règles de Donjons & Dragons. Elles posent cependant les questions suivantes qui, comme annoncé au début de l’article, feront objets de billets ultérieurs (teasing !) :
- L’alignement doit il conditionner ma façon de jouer, ou doit-il au contraire découler de celle-ci ?
- La notion de Bien et de Mal est-elle culturelle ?
- Existe-t-il des actes intrinsèquement Bon ou Mauvais ? Loyal ou Chaotique ?
- Et la Magie dans tout ça ? Est-elle Bonne ou Mauvaise ?
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