Où Trajan, toujours suite à la conférence “Quand la gastronomie rencontre le numérique”, détaille deux concepts nouveaux pour lui et qui favorisent la rencontre et l’échange autour de la cuisine.
Je vous ai déjà détaillé le concept de FoodReporter dans l’article d’hier, donc il n’est pas nécessaire d’y revenir. Lisez-le, j’en suis très fier !
Deux autres concepts ont été évoqués hier :
SuperMarmite est un site permettant d’annoncer à son voisinage ce qu’on compte cuisiner tel jour, et de leur proposer de réserver un part en plus, contre rétribution financière. Ce site a l’avantage de s’adresser à plusieurs types de public :
- Ceux qui veulent faire faire partie d’une communauté à un niveau local, puisque cela permet de rencontrer ses voisins, et que les grandes villes ont tendance à enfermer chacun dans son tout petit monde personnel. Il est amusant de voir les voisins se rencontrer grâce à Internet, que leurs communications font (éventuellement) le tour du monde pour en fait traverser la rue.
- Ceux qui n’ont pas le temps de se faire à manger et pas envie d’aller au restaurant, je penses notamment aux salariés, pour leur pause déjeuner. Il y a aussi ceux qui n’ont pas de cuisine assez grande pour réaliser leurs ambitions et qui trouvent donc ailleurs les plats qu’ils ont envie de goûter.
- Ceux qui veulent faire partager leur cuisine, faire découvrir des saveurs, des “philosophies alimentaires”, comme le végétalisme (aucun produit d’origine animale) ou la cuisine vivante (aucune cuisson).
- Ceux qui veulent arrondir leurs fins de mois difficiles en mettant à profit leur talent culinaire. La cuisine est un art comme un autre, et on rêve tous de pouvoir vivre de son art.
Et bien sûr, il est tout a fait possible de cumuler plusieurs de ces motivations, et même d’autres. Comme dans beaucoup de communautés, chacun y trouve ce qu’il vient y chercher.
L’autre concept c’est LiveMyFood, un concept proche du couchsurfing. En s’inscrivant sur le site en tant qu’hôte, vous pouvez préciser votre adresse, vos spécialités et les langues que vous parlez, le tout agrémenté de jolies photos des plats, pour donner envie. Et du coup, les gens du monde entier qui auront choisi de voyager dans votre région pourront vous contacter et choisir de partager un repas avec vous.
Là où LiveMyFood et SuperMarmite sont différentes, c’est sur l’échelle, et je pense l’intention.
SuperMarmite permet de faire se rencontrer l’offre et la demande de plats. Il y est moins question de partage que de commerce, même si je loue la démarche du commerce entre particuliers. Certaines personnes y offrent d’ailleurs leur service en tant qui cuisinier à la commande plutôt que le principe de base qui est de vendre des parts en plus de ce qu’on comptait préparer de toutes façons. On est dans presque dans le commerce de proximité.
Quant à LiveMyFood, il est vraiment axé sur la découverte des cultures étrangères et sur la volonté de beaucoup de touristes de “goûter la cuisine locale, la vraie”. Le tourisme est devenu une industrie, et il est très compliqué de se rendre dans une ville étrangère et de savoir quels restaurants servent la cuisine telle que la font les riverains, ou celle que l’on sert aux touristes. Et aucun guide touristique au monde ne dit “allez manger chez Paulo et sa femme, ils font des enchilladas du feu de dieu”. C’est ce que propose de faire LiveMyFood.
On peut reconnaître ici une démarche semblable à FoodReporter, il s’agit de trouver une alternative au tourisme culinaire, de se prendre en main pour éviter de ne se fier qu’aux guides, ceux qui se prétendent détenteur du savoir, pour se le réapproprier.
Quelques mots aussi sur recettes.de/cuisine, qui est un genre d’agrégateur de contenus des blogs cuisine, qui se propose donc de rassembler toutes les recettes présentes sur internet et de les présenter dans un seul site Web. Stéphane, l’intervenant lors de la conférence qui nous a parlé de son site, s’est même amusé à demander à “ses” blogueurs de se placer sur une GoogleMap, et chacun de constater qu’il n’était pas seul et qu’ils pouvaient se rencontrer. Encore une preuve qu’Internet peut servir à rapprocher les gens.
Stéphane a d’ailleurs abordé une question cruciale que je traiterais plus longuement dans un autre article : le web sémantique, les microdata, et d’OpenData (ouverture des données au grand public). Comme quoi la cuisine mène vraiment à tout !
Et enfin, si vous voulez approfondir la question de la rencontre du numérique et de la cuisine, je ne peux que vous conseiller de suivre le blog TechFood, présenté par le 3e intervenant de la conférence.
Un grand merci à Martine, Jérôme et Stéphane, ainsi qu’à Mathilde pour m’y avoir accompagné, et à Célia, une personne du public qui a pris la parole pour présenter LiveMyFood et poser des questions très pertinentes sur la monétisation des données de FoodReporter (et me donner raison lors de ma prise de parole au micro, ce qui prouve que c’est une personne intelligente). S’il vous prenait d’ailleurs l’envie de donner des cours de cuisine ou d’en prendre, et ce même à l’étranger, vous pourriez tout à fait utiliser le site qu’elle est en train de monter : http://www.cook-o.com
Avec tout ça, j’espère vous avoir donné envie de cuisiner, de découvrir, de partager, de rencontrer, bref… de vivre.
je connais déjà bien Stephane qui a publié mon interview sur interestingviews.fr , je vais un peu étudier le tien et cook-o.com dans www.
Plus on partage, plus c’est intéressant
Merci beaucoup pour ce compte rendu très complet que je ne découvre que maintenant.
Et bien sûr merci d’avoir été là, et d’avoir participé à la discussion !
Depuis Bing a annoncé aussi (en plus de Google qui le faisait déjà pour générer leur Rich Summaries) qu’ils utilisaient les microformats et microdatas comme hRecipe. Les consommateurs sont là, il ne reste plus qu’à inciter les blogueurs à ajouter un zeste de balises sémantiques dans leurs recettes.
Tu bloguais où en 2003 ? J’avais créé joueb.com qui était assez populaire dans ces années là, puis plus tard ViaBloga.