Luke Skywalker contre les Douze Salopards

Où Mucius donne quelques idées au MJ pour utiliser à son profit un background pourri façon Conan (des propositions qu’il avait formulées il y a longtemps, et sur un autre blog).

Bien trop souvent à une table de jeu de rôles, lorsque vous imposez aux joueurs d’inventer une histoire personnelle à leurs personnages, il y en a toujours un (voire TOUS) qui modèlent leur PJ sur une histoire à la Conan le Barbare… Vous savez, “Tout mon village est mort, je cherche à me venger…” Nous en avions déjà parlé dans le billet sur le Background, d’ailleurs. C’est la proposition de base du joueur qui n’a pas d’idées.

Il est peut être compliqué pour certaines personnes d’imaginer une famille et des amis, même “lambda”… Lesquelles ? Je ne sais pas, je n’en ai jamais rencontré ! Il faut dire que nous avons tous des exemples sous la main, si on peut dire.

D’une manière générale, en tant que Background, la proposition “X a tué Y, Y est important pour moi, donc X est mon ennemi” est l’excuse parfaite pour faire un personnage sans attaches, solitaire, tendance dââârk limite psychopathe, soit obsédé par son Némésis, soit “marqué par le destin” et cherchant seulement mollement à se venger, entre deux aventures.

C’est un background très contraignant (bien plus qu’il n’y paraît) mais les joueurs l’aiment parce qu’ils peuvent se défouler sans les complications qu’entraînent les devoirs, les responsabilités, les obligations financières, et la famille qui se transforme si souvent en otage ou en accroche scénaristique vivante qu’on est obligé d’aider… Qu’y a-t-il de mal à ce genre d’accroche ? Rien, mais les joueurs détestent “les trucs aussi évidents”, apparemment.

Ils croient que les contraintes, les “attaches”, rendent moins libre. Certains n’ont pas envie de jouer l’attachement émotionnel à un PNJ ou à qui que ce soit, et veulent juste casser du dragon, peut-être par pudeur. C’est un réflexe d’adolescent, j’imagine… Mais ne nous lançons pas dans la psychanalyse de supermarché. Peut-on leur en vouloir, dans tous les cas ? Un peu, mais pas trop. En tout cas, pour un MJ, c’est l’enfer.

D’abord, c’est quelque chose qui revient si souvent, avec si peu de variantes, qu’on a l’impression que c’est toujours le même personnage, ennuyeux, répétitif, sans aucune profondeur… Du moins aucune qui n’ait été gommée par la liquidation de toute la famille. Un tel PJ est souvent taciturne et silencieux. Il s’investit peu dans l’histoire. Et c’est aussi celui qui a le plus de chances de “craquer” et de détruire votre scénario.

Alors que faire ? Rejeter d’emblée ce genre de background et dire au joueur “raté, essaie encore !” ? C’est pourtant une histoire personnelle légitime et pleine de rebondissements, même si c’est un cliché. En plus, si ce joueur n’a pas joué un tel personnage souvent, c’est injustifié… S’il a réellement envie de le jouer, pourquoi brider sa créativité et lui interdire de faire ce qu’il veut ? On est tous là pour raconter l’histoire qu’on a envie de raconter. Si c’est la sienne, pourquoi pas ?

L’autre solution face à un background aussi lisse est de ne pas baisser les bras… Et de le considérer comme une page vierge sur laquelle écrire. C’est ce que font les auteurs depuis des siècles : Ils partent d’une histoire simple pour créer quelque chose de mystérieux que l’on découvre progressivement. Voici quelques propositions utilisables pour faire ressortir un background dont on n’entend habituellement jamais parler…

1) La solution des 99,9% :

Vous avez déjà tenté de raser un village ? Bon, j’imagine que non. Moi non plus… Mais l’Histoire (et aussi une quantité invraisemblable de contes à propos de prophéties et de massacres d’enfants, comme l’histoire de Moïse, ou encore L’Epée de Vérité …) nous montre que c’est très difficile de tuer tout le monde. Un taux de massacre de 100% est quasiment impossible à obtenir, même avec des SS surentraînés et la meilleure volonté du monde dans la cruauté !

Il y a toujours quelqu’un qui se promenait dans la forêt, ou qui était à la grande ville pour affaires, ou un enfant pas encore né dans l’utérus d’une fille pas encore mariée, un cousin dans un village voisin, un parent déshérité parti à l’aventure, une sœur qui a changé de nom en se mariant, un oncle qu’on croyait mort mais qui revient, un marin qui était en mer et qu’on croyait perdu, un soldat qui avait de la famille là-bas et qui a prévenu quelqu’un… C’est une solution classique.

Vous croyez que c’est de la triche ? Pensez à Superman, qui se découvre finalement une cousine, un chien, des ennemis, une ville entière de réfugiés Kryptoniens (Kandor), alors que sa planète a été détruite… Mieux : Pensez à Luke Skywalker. Il démarre orphelin de père et de mère, et on lui tue sa famille adoptive. Finalement, il découvre qu’il a encore un père et une sœur jumelle, tous deux des personnages centraux de l’histoire !

2) “Eh non, car en fait…”

Cette solution est particulièrement adaptée quand le joueur a écrit un background qui laisse entendre que tout est arrivé durant la petite enfance du personnage, qu’on lui a raconté ce qui s’était passé, ou qu’il est arrivé après coup et a reconstitué les faits. C’est bien simple : Tout ça n’était qu’un conte, qu’un mensonge, ou qu’une mauvaise interprétation des faits. Ne criez pas à l’atrocité, il y a mille et une raisons de mentir à un survivant de cette façon là.

Quelqu’un a pu vouloir le monter contre ses parents, ou lui cacher son véritable héritage (d’habitude, la royauté, ou quelque chose comme ça)… Quelqu’un a pu vouloir lui cacher un drame encore plus grand, ou la véritable nature de ses parents ou de sa famille… Quelqu’un a pu vouloir lui inculquer une certaine idéologie… Ou cela peut être, simplement, un moyen d’empêcher le personnage enfant de poser trop de questions sur sa situation.

Pensez à Raiponce dans sa tour, dans le film de Disney. Pensez encore aux mensonges qu’on a dit à Luke Skywalker quant à sa famille… Et aux mensonges qu’Obi Wan et Yoda continuent de lui servir quant à son père et sa sœur tout au long des films. Un autre exemple excellent est celui de l’Homme au Masque de Fer, qui pense qu’il est un simple paysan (certes, emprisonné à tort pour des crimes quelconques), alors qu’en fait c’est le frère jumeau du roi de France.

3) Hantons sous la pluie !

Votre joueur a d’entrée de jeu, consciencieusement éliminé tous ceux qu’il pouvait avoir connu dans son background ? Qu’à cela ne tienne, faites les revenir, ça sera aux petits oignons ! Calembour mis à part, il y a la solution classique des rêves terrifiants qui empoisonnent la vie, mais c’est limité. Beaucoup mieux : le fantôme d’un parent ou d’une amante est un PNJ parfait pour mettre en scène, c’est le cas de le dire, des apparitions régulières…

Un PJ peut même être “hanté” par plusieurs esprits, et chacun peut être bénéfique, maléfique, ou simplement suffisamment obsédé par la vengeance qu’il harcèle le PJ pour qu’il accomplisse sa mission. Ces gêneurs sont, qui plus est, immortels… Ce qui empêche même le plus psychopathe de les détruire de façon conventionnelle. De plus, selon les genres, on peut remplacer “fantômes” par “fruit de son imagination”, “double personnalité” ou “intelligence artificielle” !

Il existe pas mal de variantes sur ce thème… Bien sûr, sans explication aucune dans le film, Luke Skywalker se fait régulièrement visiter par la voix, puis par la forme spectrale d’Obi Wan Kenobi. La Boule, dans Mystery Men, est une pauvre fille que son père, défunt, utilise pour se venger. Quant à Hercule et Xena, ils sont sans cesse importunés par des dieux qui leur servent de famille, en dépit de l’élimination de leurs autres parents.

4) Les amis de la famille :

Personne n’est élevé par personne, à moins d’être un animal. Si le joueur a fait tuer sa famille dans son background, c’est qu’il y a eu quelqu’un d’autre pour s’occuper de sa formation… Un mentor, bon ou mauvais. Même si c’est un Thénardier, c’est toujours ça. Au pire, il reste une institution, une école, une armée, un orphelinat dans lequel le PJ a pu se faire des relations, amis ou ennemis… une ville natale, une région d’origine, une bande d’orphelins, quelque chose !

A l’inverse, si le mentor du personnage est mort et qu’il ne sait pas qui sont ses vrais parents, faites revenir les vrais parents ! Et si votre joueur a aussi prévu le coup (mentor mort, orphelinat brûlé, et ainsi de suite) créant deux tragédies personnelles coup sur coup ? Dans ce cas, appliquez la solution des 99,9%… Faites intervenir les amis et la famille des défunts. Il y a toujours quelqu’un : personne ne fait un personnage qui n’a eu aucune interaction sociale avant de rencontrer les autres PJs.

Prenez l’exemple de Frodon… Au début du Seigneur des Anneaux, c’est un orphelin. Pourtant, grâce à son cousin Bilbon et son ami Gandalf, il découvre plus tard qu’il a des amis parmi les elfes de Fondcombe ! Et, pour reprendre l’exemple à tout faire de Luke Skywalker, ce jeune homme qui voulait devenir pilote pour l’Empire va apprendre par un vague ami de sa famille, son mentor le vieux Ben, qu’il a des tas d’amis chez les rebelles… Il y retrouvera son ancien pote Wedge, d’ailleurs.

5) Lassie, chien fidèle :

En désespoir de cause, des animaux familiers peuvent remplir le rôle habituellement dévolu aux humains. On peut les menacer, les capturer, ils nécessitent qu’on s’en occupe… Même si un compagnon à poils ou à plumes ne fait pas grand chose en termes de jeu, c’est tout de même un lien intéressant pour un joueur qui ne souhaite pas s’encombrer de relations humaines. Appâtez sans vergogne les joueurs récalcitrants avec des bonus en jeu.

Il est possible de le proposer au joueur en tant que source de bonus de classe, comme le compagnon animal du druide ou du rôdeur, le familier du magicien et de l’ensorceleur, ou le destrier du paladin à Donjons et Dragons… Même si le jeu ou la profession du PJ ne le permet pas, un MJ inventif pourrait, s’il favorise cette solution, proposer un écuyer, un animal, un compagnon surnaturel, ou quelque chose comme ça.

La Fée Clochette, compagne de Peter Pan, est un exemple : Il réalise qu’il est capable de beaucoup pour la sauver… Et bien entendu, vous l’attendiez tous, le voilà… Luke Skywalker possède non pas un mais DEUX compagnons d’infortune : Deux droïdes à qui il arrive les pires avanies, qui jouent les faire-valoir le plus souvent, mais qu’il faut aussi sauver de temps en temps. Eh oui, le rôle de “compagnon non humain” n’est pas réservé aux animaux.

6) Mauvais souvenirs…

C’est arrivé il y a longtemps ? Le background du personnage est assez synthétique et ne donne pas beaucoup de détails ? Exploitez ces lacunes ! Il est tout à fait concevable que des événements aussi traumatiques soient déformés, ou que certains souvenirs soient refoulés dans l’inconscient du personnage. Le PJ peut très bien avoir déduit que X avait tué Y parce que, superficiellement, tout semblait l’indiquer… Mais est-ce le cas ?

C’est un peu comme “Eh non, car en fait…”, mais là, ce sont les faits qui mentent, et l’interprétation qui en a été faite par le PJ lui-même. Le personnage se souvient du sang, d’une forme qui s’enfuit dans la nuit… Il s’imagine que le pire est arrivé et échafaude déjà des raisons dans son esprit tourmenté… Si ça se trouve, Y n’est pas mort, ou X ne l’a pas tué. Ou pire… Le PJ a tué Y et ne s’en souvient plus, ayant refoulé ce souvenir douloureux !

Serval, alias Logan des X-Men, est un personnage emblématique de ce genre d’amnésie : D’autres connaissent son passé mais refusent de le lui dire, lui-même ayant réprimé de douloureux événements. Son ennemi Dents-de-Sabre fait aussi partie de son passé, et il est possible qu’il soit de sa famille… Quant à Luke Skywalker, pour une fois, il ne peut pas servir d’exemple, puisqu’il n’a aucun souvenir de ses parents. Mais c’est le cas de n’importe quel Jedi, approprié par l’ordre dés l’enfance…

7) Rien qu’un habile truquage ?

Pour aller plus loin dans le genre “mauvaise interprétation des faits”, poussons le vice : Quelqu’un a mis en scène les événements pour faire croire à la version des faits que connait le personnage. Y, le personnage auquel notre héros était attaché, n’a donc pas été tué par X… Ou pas du tout ! Y a pu vouloir mettre sa mort en scène, et le PJ n’y a vu que du feu…

Y peut réapparaître plus tard, comme otage, ou même en tant que méchant de l’histoire qui contrôlait tout depuis les coulisses. De fait, même en cours d’histoire, la mort est rarement fatale… On ne compte plus les méchants qui, sautant d’une falaise dans une automobile qui explose, plongeant dans des cuves d’acide ou tombant dans un gouffre sans fond, reviennent plus tard pour narguer nos héros !

Dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, Indiana Jones voit Marion Ravenwood mourir après avoir été kidnappée. Plus tard, elle revient, otage du méchant… Des soldats impériaux ont fait croire à Luke Skywalker que ses parents adoptifs avaient été tués par des hommes des sables… Mais, et si c’était Obi Wan qui, une fois de plus, mentait à Luke ? C’est à la suite de cela que Luke décide de rejoindre les rebelles, au fait… La machination est très plausible, en fait !

8) Et pourtant, ils sont vivants !

Et puisqu’on en est à parler de mises en scènes et de morts qui ne sont pas si morts que ça… Les clones, la résurrection magique, la réincarnation, les androïdes, la possession démoniaque du corps décomposé, les métamorphes, les doppelgängers, les chambres d’animation suspendues, sans oublier les gens qui étaient presque morts et se sont réveillés ensuite, soignés par d’heureux bienfaiteurs… C’est pour les chiens ?

Ce sont des dispositifs dramatiques tout à fait aptes, selon les genres, à faire revenir la plupart des parents et amis que l’on croyait morts. D’ailleurs, si la personne Y est si importante pour le personnage, et s’il existe ne serait-ce qu’une infime possibilité connue que l’un de ces moyens puisse la lui ramener, alors pourquoi sa mission est-elle une vengeance plutôt qu’un sauvetage ?

Blade, dans le film éponyme, découvre à la fin que sa mère n’est pas morte, mais qu’elle est à présent un vampire vouée à la cause de son pire ennemi… Luke Skywalker, qui veut d’abord venger ses parents, apprend finalement que son père est en vie et que c’est le méchant de l’histoire. Dés lors, il cherche à le sauver de lui-même. Quant à Han Solo, si on n’a pas vu les films suivants, on ne sait pas qu’il sortira finalement de la carbonite…

9) Flashbacks :

Un personnage peut retrouver un lien avec son passé grâce à des flashbacks, ou des rêves à propos de gens qu’ils connaissaient avant leur mort. Ces connections et souvenirs retrouvés reviennent souvent à la surface alors qu’ils avaient été complètement oubliés, et sont tout ce qu’il reste au PJ de ses anciennes relations… Non seulement ces rêves peuvent éclairer la situation présente, mais en plus le joueur sérieux est tenu de les respecter.

A travers un rêve, il est même possible au personnage d’avoir des conversations entières avec ces gens, parfois même de leur poser des questions… Il est aussi possible qu’un méchant astucieux utilise ces rêves, fragmentaires, ou encore les manipule par magie. Ou il peut détenir un objet spécifique vu en rêve par le personnage, qui était un objet personnel d’un des cadavres de son passé… Certes, c’est un moyen un peu facile d’injecter de nouveaux souvenirs au joueur. N’en abusons pas.

Superman a ce genre de discussions avec son passé par l’entremise d’enregistrements interactifs qui ont voyagé avec lui depuis Krypton… Les voix du passé de Luke Skywalker s’élèvent au travers d’un enregistrement de la princesse Leïa, et Luke s’aperçoit qu’il connait cette fille… Qu’il l’a peut-être vue en rêve… Il n’en sait pas plus, mais lorsqu’elle demande “Aidez- moi, Obi-Wan Kenobi, vous êtes mon seul espoir !”, Peut-il se défiler ?

10) Nouvelles preuves, nouveau jugement :

Les joueurs peuvent retrouver des liens oubliés, ou qu’ils ne connaissaient pas, au travers de nouveaux éléments que leur fournit le MJ en cours de jeu. Un journal intime, des lettres écrites par Y avant sa mort… Si ça se trouve, notre héros pense que toute sa famille a été tuée, jusqu’à ce qu’il découvre dans une vieille malle, quelque part, que sa mère échangeait une correspondance régulière avec un inconnu… Qui ?

Est-ce un ami de la famille ? Un protecteur dont il n’avait pas idée ? Un oncle ou une tante ? Un grand-père ? Un membre de la famille dont on ne parlait pas ? Serait-ce un amant de sa mère, peut-être même son père biologique, caché, préservé du désastre et encore en vie ? Suivre la piste de ces liens “surprise” peut constituer une quête fascinante, personnelle, et rattachant le personnage à exactement qui vous voulez.

Bon, on en a un peu soupé de Luke Skywalker, d’autant que nous avons déjà détaillé ses relations familiales, mais, avec l’enregistrement de Léïa, ça colle. Autre exemple : Les Ponts de Madison, histoire dans laquelle des enfants qui enterrent leur mère découvrent un journal intime et des lettres dans lesquelles leur mère relate une romance secrète et torride avec un inconnu, qu’elle a abandonnée par devoir envers son mari et ses enfants…

11) The butler did it…

Si tous les membres d’une famille sont morts, il reste souvent un loyal laquais qui est là pour servir et s’occuper du seul survivant… Un peu comme ce cher Alfred Pennyworth dans Batman. Et s’il a lui aussi été tué ? Eh bien, ces gens, ces pauvres gens, ont souvent un grand sens du devoir et une abnégation sans borne… Ils prêtent souvent serment de servir la famille du noble, et ce serment inclut leur famille aussi. Prenez le fils ou la fille, qui a fait un serment à son géniteur.

“Ma famille sert la vôtre depuis des générations, sire”, ça n’est pas un vain mot, quelle que soit l’époque. Ainsi, des cousins ou des parents du fidèle serviteur dont le personnage se souvient à peine peuvent revenir pour lui prodiguer leurs aide et leurs conseils… Et devenir par la suite comme une famille adoptive, ou des PNJ dépendants du personnage. Il sera bien obligé de leur venir en aide s’il veut être cohérent. Il leur est tout de même redevable, non ?

Dans l’excellent film Le Dragon du Lac de Feu, Galen l’apprenti hérite du serviteur de son maître… DansDune, Paul Atréïdes hérite de Duncan, Gurney et Thufir, ses précepteurs et les anciens serviteurs de son père, lorsqu’il combat finalement l’empereur Shaddam IV et le baron Harkonen… Et Luke Skywalker ? En plus des deux droïdes, il hérite d’Obi Wan Kenobi, et n’apprend que plus tard qu’il s’agit de l’ancien mentor de son père !

12) Toutes mes familles m’attendent :

S’il n’y a aucune possibilité que le joueur ait une famille ici et maintenant, il se peut qu’il en ait une dans le passé, ou dans un univers parallèle. Pour peu que le MJ veuille s’amuser avec ce genre de choses, il peut mettre le personnage dans des conditions où il a la possibilité de rejoindre des membres aimants de sa famille dans une autre réalité, ou de les ramener du passé au présent !

D’accord, il y a peu d’exemples de ce genre de choses dans la littérature ou au cinéma, à part peut-être Star Trek (qui utilise les univers parallèles et le voyage dans le temps des douzaines de fois…) parce que c’est quand même très spécial et que ça ne colle pas avec tous les genres… Mais ça s’adapte potentiellement à tous les jeux de rôles, même si cela nécessite de la part du MJ qu’il fasse un scénario spécifique !

Dans plusieurs séries dotées d’un tel héros, il est confronté à un dilemme de ce genre, et, finalement, choisit de ne pas rejoindre ladite famille alternative, ou de ne pas ressusciter Y, pour pouvoir arrêter le méchant. Parfois, c’est même le méchant qui propose, ou fait semblant de proposer, comme dans le film Conan le Destructeur, où la sinistre reine fait miroiter à Conan la résurrection de sa belle Valéria.

Et Luke, me direz-vous ?

Mais on s’en tape, de Luke ! Dans un univers parallèle, Luke aurait été moins manipulable et moins con, déjà. C’est sans doute pour ça qu’on ne lui a rien proposé… Il aurait accepté, si ça se trouve. Nous parlons du genre de héros qui est prêt à détruire une station spatiale de la taille d’une lune et tout son personnel, deux fois (ce qui fait quand même, à vue de nez, des millions de gens) rien que pour mettre ses copains sur le trône.

Et tout ça parce qu’on lui a dit que ses parents sont morts… Et c’est même pas vrai ! Et il écoute les voix dans sa tête, et il parle aux morts… Psychopathe, on vous dit.

Quoi qu’il en soit, j’espère que toutes ces idées, à défaut de vous inspirer, vous auront montré que même un background qu’on dira pudiquement “faible”, “lisse”, “sommaire” ou “simpliste”, voire “cliché”, peut se révéler une opportunité idéale pour faire exactement ce que vous voulez, et entremêler inextricablement l’histoire de ce PJ avec l’intrigue de votre campagne.

Ce n’est peut-être pas ce qu’il veut, mais c’est ce qu’il aimera… Et peut-être ce qu’il attend sans se l’avouer.

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