Où Trajan fait le point sur une règle de Pathfinder en la mettant en perspective avec une règle absconse de D&D 3.5, suite à une discussion avec un de ses joueurs.
Le livre des règles de Donjons & Dragons 3.5, pardon, LES livres de règles de Donjons & Dragons 3.5 sont énormes. Et nombreux. Et, même s’ils sont relativement bien organisés comparés à d’autre (oui, c’est à toi que je pense, Shadowrun, fais pas l’innocent !), ça reste difficile d’en connaitre tout le contenu. Dieu bénisse l’inventeur des index en fin d’ouvrage.
Et donc, il est fréquent qu’un Maître de Jeu applique une règle parce que “j’ai toujours fait comme ça”, parce que “on m’a toujours dit que”. Je ne jette la pierre à personne, j’ai toujours préféré le Maîtres qui nous faisaient des rôles à ceux qui nous faisaient jouer des chiffres et des règles.
Bref, il y a une règle dans la 3.5 qui dit que, quand un personnage équipe un objet lui conférant un bonus de caractéristique (mais c’est aussi vrai pour des effets plus temporaires comme une rage de barbare), cela augmente également toutes les valeurs chiffrées qui en découle, rétroactivement. C’est particulièrement intéressant dans le cas d’un bonus de Constitution, qui confère donc, dans le cas d’un bonus de +4, autant de point de vie supplémentaires que le double de Dés de Vie de la créature.
Je me permet de préciser qu’un bonus négatif a les mêmes conséquences.
A cette règle existe une exception : augmenter l’intelligence, par quelque moyen que ce soit, y compris le bonus naturel qu’on gagne tous les 4 niveaux, n’augmente jamais rétroactivement le nombre de points de compétences.
Sachez-le, je suis du genre à respecter les règles du jeu autant que possible, mais n’étant pas pour autant dénué de sens critique, et abhorrant la célèbre formule TGCM (Ta Gueule C’est Magique), je cherche en général à trouver une justification plausible.
En l’occurrence, celle ci est simple : que représente les compétences ? Un entrainement, des automatismes acquis par la pratique, des techniques plus poussées développées grâce à l’étude. Certes le potentiel du corps et de l’esprit jouent également un rôle dans la performance, et cela est traduit par l’utilisation du bonus de caractéristique dans le calcul du score final de la compétence. Le “rang”, lui, définit vraiment la part d’acquis, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on en gagne à chaque niveau.
“Mais, me direz-vous, une minute mon bon Trajan, pourquoi nous parlez vous de D&D3.5 alors que vous avez estampillé cet article avec la mention Pathfinder ?”
J’y viens, chers lecteurs. Je vais faire court, Pathfinder est une revisite de D&D3.5, à l’heure où l’éditeur de ce dernier a fait le choix de sortir une version 4.0 radicalement en rupture avec son passé (mais l’est-il vraiment ? Peut-être est-ce plutôt un retour aux sources, ce qui ne serait pas une excuse pour faire de la merde de toutes façons, mais j’avais dis que je voulais faire court !). Pathfinder, donc, utilise sensiblement les mêmes règles que D&D 3.5, SAUF celle là. Ils ont fait une exception pour l’exception de la règle. Mindfuck et Kamoulox.
Là où les auteurs de Pathfinder ont peché, c’est par manque de connaissance des rôlistes. En effet, dans le livre (en tout cas la version française, aimablement pretée par un ami), ils ne précisent rien à propos de cette nouveauté. Il faut se rendre sur le site officiel de Paizo (l’éditeur américain) pour y découvrir une note du directeur créatif :
“La non-rétroactivité des rangs de compétence est une convention de la 3.5 dont nous n’avons pas tenu compte car c’est une exception bizarre [NdA : a la règle qui dit que quand une caractéristique augmente, toutes les valeurs qui en découlent aussi], et puisque maintenant il n’y a plus d’exception, il n’est pas besoin de préciser spécifiquement que les rangs de compétences sont offerts quand l’intelligence augmente”
Sauf que, mon petit Jimmy, un rôliste, quand tu lui dis pas, il va faire comme d’habitude. Pathfinder est un héritier de la 3.5, tu DOIS dire en quoi tu diffère de tes ancêtres ! Bref, il ne lira probablement pas cet article de toutes facons.
Mais quid alors de ce que je disais tout à l’heure sur le fait qu’un rang représente une expérience, un savoir acquis. Un bandeau d’Intelligence peut-il conférer les mêmes bonus qu’un savoir acquis ? Oui et non. Et peut-être. Le bandeau d’intelligence a subi une modification pleine de sens quoi que mal décrite dans le livre français. Le mage qui forge le bandeau d’intelligence peut choisir une ou plusieurs compétences que le bandeau va améliorer. C’est pas bête après tout, si un bandeau peut rendre plus intelligent, il peut aussi contenir un savoir acquis par le mage, et le transférer au porteur du bandeau (ça pose un tas d’autres problèmes, mais cet article est bien assez long comme ça !).
Le nouveau bandeau d’Intelligence de Pathfinder donne donc à son porteur autant de rang dans les compétences choisies par le mage que son niveau (celui du porteur), mais non cumulatifs avec ceux déjà en sa possession. En terme de règle ça se comprend, la limite maximum pour le nombre de rang étant égale au niveau du personnage, et en terme de roleplay, je considère que le savoir magique se superpose au savoir naturel et le rend inaccessible.
Libre à vous d’utiliser cette interprétation pour faire… wow… tout ce que vous voulez, la culture ne manque pas d’intrigues reposant sur des faux souvenirs, des souvenirs de quelqu’un d’autres qu’on croit être les siens, etc…
Pour ma part, bien que ce ne soit absolument pas précisé dans les règles, j’interdirait aux mages de créer des bandeaux offrant une compétence inconnues de celui ci. Faut pas pousser mémé.
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